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FILM - VENEZUELA - La soledad [La Solitude], de Jorge Thielen Armand

Françoise Couëdel

jeudi 26 octobre 2017, mis en ligne par Françoise Couëdel

 Coproduction : Venezuela, Canada, Italie
 Durée : 89 minutes
 Avec : José Dolores López, Adrializ López, Marley Avillaes, Jorge Thielen Hedderich, María Agamez Palomino, Cristina Armand
 Date de sortie : non connue.

José, « el negro », vit avec sa femme, sa fille et sa grand-mère Rosina dans la dépendance de ce qui fut une splendide maison coloniale, cernée par une végétation tropicale luxuriante. La maison tombe en ruine et, quand le propriétaire lui annonce que la maison sera bientôt détruite car le terrain est vendu, il est au désespoir. Sa famille, des descendants de la domesticité noire, a toujours vécu dans ce cadre, témoin d’une splendeur passée. José effectue de petits boulots pour le maître mais doit se mettre en quête d’un moyen pour survivre et refuse de s’adonner aux pratiques peu recommandables que lui suggère la bande d’amis du quartier qui squatte parfois la cour.

L’espoir renaît quand il apprend que, selon une croyance ancestrale, un trésor serait caché dans les murs délabrés de la maison.

Certaines scènes : supermarchés aux rayons vides, médicaments introuvables, petite délinquance de rue révèlent la crise qui traverse le Venezuela. La luxuriance du jardin, la beauté romantique des ruines, l’évocation magique du trésor, écartent tout misérabilisme.

Ce premier long-métrage a une dimension autobiographique. Jorge Thielen Armand, le réalisateur, qui vit au Canada, souhaitait revenir sur les lieux de son enfance. Il a choisi de prendre pour acteurs son père et les occupants actuels de la maison.

« Je voulais faire ce film pour revenir dans cette maison et connaître José… pour me confronter au quotidien, demander d’une certaine manière pardon en parlant d’un thème très difficile à évoquer au Venezuela : les classes sociales. C’est toujours difficile de faire un film sur la pauvreté lorsque l’on est soi-même issu d’un milieu privilégié. La réalité n’est pas si simple à traduire : je ne suis pas qu’un cinéaste blanc issu d’un milieu privilégié réalisant un film sur des personnages noirs. Ce sont avant tout des personnes qui font partie de ma vie et que j’aime beaucoup. Je les ai traités avec le plus grand respect avec la caméra. D’une certaine manière, faire ce film est une manière de revenir jouer avec José et de parler d’un thème familial dont on ne parlait plus. »

La Soledad, présenté au Festival international de Cartagena (2016), au Festival de Miami (2017), a été vivement applaudi au Festival de Biarritz 2017, en présence de son réalisateur.

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