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BOLIVIE - Deux sommets régionaux pour affronter l’impérialisme
Eduardo Paz Rada
lundi 17 mai 2021, mis en ligne par
7 mai 2021 - En Bolivie ont eu lieu deux rencontres destinées à reconstruire les projets bolivariens de libération : le sommet des présidents de l’ALBA et la réunion de la récente RUNASUR, lancée par Evo Morales et les mouvements sociaux.
Face à la nécessité de progresser dans la récupération des projets émancipateurs des peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe et à un moment historique de forts conflits géopolitiques et de contrôle des territoires et des richesses dans la région, la Bolivie a lancé l’organisation de deux sommets internationaux. Tous deux ayant pour objectif de dénoncer le capitalisme sauvage et les agressions impérialistes nord-américaines qui ont tenté de freiner les grandes mobilisations populaires ces deux dernières années au Chili, en Équateur, en Colombie, en Bolivie, au Paraguay et au Pérou. Les massacres, les poursuites et la répression des dernières semaines dans les villes colombiennes ont révélé au grand jour les manipulations du régime marionnette de Duque-Uribe et de ses alliés dans la région.
Pour récupérer pleinement les initiatives d’intégration et d’unité des peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe, en prenant comme référence le Jour international de la Terre mère (la Pachamama du monde andin), ont eu lieu en Bolivie des rencontres destinées à reconstruire les projets bolivariens de libération avec le Sommet des présidents de l’Alternative bolivarienne des peuples (ALBA) et la réunion de dirigeants syndicaux, de paysans, d’indiens et de représentants du peuple, regroupés dans la RUNASUR lancée à l’initiative d’Evo Morales et destinée à convoquer d’autres organisations sociales de la région pour qu’elles intègrent ce mouvement.
L’une des rencontres organisée par David Choquehuanca, vice-président de la Bolivie, s’est tenue de façon virtuelle les 22 et 23 avril, dans la Grande Maison du peuple de La Paz avec la participation de Nicolas Maduro, Luis Arce, Daniel Ortega,- respectivement présidents du Venezuela, de la Bolivie, du Nicaragua-, Bruno Rodriguez – chancelier de Cuba, et des autorités de divers pays de la Caraïbe. L’autre rencontre, aux même dates, s’est tenue dans le Chapare, Cochabamba, avec la présence de Jaime Vargas (CONAIE) de l’Équateur, de délégués de la CTA d’Argentine, et la visite du chancelier du Venezuela Jorge Arreaza, en plus d’un rassemblement de plus cinq cent mille personnes des mouvements populaires et du Mouvement vers le socialisme (MAS).
RUNASUR a approuvé un document dans lequel, en même temps que les revendications des droits de la Pachamama, elle défend l’unité des peuples contre le capitalisme, l’impérialisme et le néocolonialisme ; la garantie de la souveraineté des peuples sur la nature et pour le Bien commun ; le respect des droits de la Terre mère, de la Vie, l’harmonie entre les être humains et la nature ; et la diplomatie des peuples pour avancer sur la voie de la révolution continentale.
Evo Morales a affirmé que RUNASUR est né des bases sociales des organisations du peuple « dans le but d’unir les mouvements sociaux, qu’ils soient indiens, ouvriers, de la classe moyenne maîtres d’école et professionnels afin de lutter pour une vraie libération de toute l’Amérique plurinationale des peuples pour les peuples », dans la perspective de lancer la récupération de l’Union des nations sud américaines (UNASUR).
À leur tour les présidents du Venezuela, du Nicaragua et de la Bolivie ont reconnu que le capitalisme et l’impérialisme sont responsables de la détérioration de l’environnement, de la crise du changement climatique et des déséquilibres de la nature qui a des effets négatifs sur l’humanité, raison pour laquelle il devient nécessaire de changer le paradigme dominant et de lancer un mouvement mondial qui défende les équilibres écologiques et la vie des peuples les plus affectés par les effets de la crise environnementale.
David Choquehuanca qui, en 2009, en tant que ministre des affaires étrangères de la Bolivie fit en sorte que l’Organisation des nations unies (ONU) déclare le 22 avril Journée internationale de la terre mère, a fait savoir qu’avec les peuples du sud on envisage d’organiser une Assemblée mondiale de la terre qui fixerait les priorités pour défendre les droits de la nature et les équilibres réciproques entre cette dernière et les êtres humains.
Eduardo Paz Rada est un sociologue bolivien, enseignant à l’UMSA. Il publie des articles sur la Bolivie et l’Amérique latine.
Traduction française : Françoise Couëdel.
Source (espagnol) : https://www.alainet.org/es/articulo/212150.