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DIAL 3160
La participation des femmes dans l’Église a besoin d’un nouveau modèle d’Église
Pablo Richard
dimanche 10 juillet 2011, mis en ligne par
Bibliste et théologien, Pablo Richard, qui vit au Chili, a rédigé ce texte bref pour une vision alternative de la place des femmes dans l’Église. Il remet en cause la place occupée aujourd’hui dans l’Église par la religion du « Temple » et ne voit d’issue que dans une réelle « désacerdotalisation » au profit d’une Église de la Parole.
Je pense que le problème de la participation des femmes dans l’Église ne peut se comprendre que dans le cadre d’une définition ecclésiologique globale. Quand Jésus entra dans le Temple, il le décrivit comme un « repaire de bandits ». Le peuple juif appartient largement à une religion du Temple et dans ce type de religion la participation des femmes est impensable. Le ministère « sacerdotal » est quelque chose qui appartient à la religion juive. L’Église chrétienne n’est pas dans cette tradition du Temple, ni les hommes ni les femmes. Nous devons procéder à une « dé-sacerdotalisation » de l’Église, c’est-à-dire ne pas penser l’Église en termes de Temple et de prêtres. Dans la tradition chrétienne de Jésus, il y a des « presbytres », ce qui ne désigne pas un ministère sacerdotal, mais des hommes et des femmes en charge de la foi de la communauté. Si nous parlons dans l’église de « prêtres », alors ni la femme ni même l’homme ne devraient être ordonnés prêtres. Jésus a suivi la tradition de la synagogue juive, qui n’est pas un lieu de culte, mais d’enseignement. Le christianisme a fait des progrès dans l’inclusion des femmes dans l’enseignement à égalité avec les hommes. Donc, dire « plus jamais une église sans les femmes » signifie aussi « plus jamais une église de prêtres ». Le christianisme n’est pas né sur un « autel », mais sur une « table », autour de laquelle toutes les personnes participent. Le problème n’est pas la femme, mais l’Église. L’intégration des femmes dans le modèle actuel de l’Église sacerdotale et hiérarchisée serait mauvaise pour les femmes. Le ministère fondamental dans l’Église aujourd’hui est le « ministère de la Parole », non le « ministère sacerdotal ». Quand l’église restreint le ministère aux évêques et aux prêtres, l’inclusion des femmes est mauvaise pour les femmes. Quand nous aurons une Église de la Parole et de prophètes, la participation des femmes sera indispensable.
Pablo Richard, 27 Juin 2011.
– Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3160.
– Traduction d’Alain Durand pour Dial.
– Source (espagnol) : texte envoyé par Pablo Richard au groupe chilien Teología para la liberación, 27 juin 2011.
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