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DIAL 2973

BRÉSIL - Une coopérative donne des opportunités de travail à d’anciens esclaves de Maranhão

Adital

samedi 1er décembre 2007, par Dial

Après avoir présenté le mois dernier un résumé des évènements des derniers mois autour de l’enjeu que représente le travail esclave [1], voici un texte, publié par Adital le 26 juillet 2007, qui apporte une petite touche d’espoir à un panorama en général plutôt sombre.


Une étude réalisée par la Commission pour l’éradication du travail esclave (COETRAE) de l’État de Maranhão a constaté que, depuis l’an dernier, plus de 1300 personnes libérées du travail esclave venaient de villes situées dans cet État, ce qui en fait le principal fournisseur de main d’œuvre esclave du pays. Des études comme celle de la COETRAE contribuent à la création d’une politique pour lutter contre cette pratique, et encouragent la mobilisation de la société civile pour rendre leur dignité à ces personnes.

Dans la ville d’Açailândia, qui se trouve dans le sud de Maranhão, une bonne partie des près de 100 000 habitants ont déjà fait la cruelle expérience du travail esclave. Depuis 2006, la Coopérative pour la dignité de Maranhão (CODIGMA) cherche à changer les conditions de vie d’anciens esclaves avec un programme de soutien qui fonctionne aussi comme source alternative de revenus.

Créée par le Centre de défense de la vie et des droits humains d’Açailândia (CDVDH), la coopérative cherche à assurer une vie décente aux gens de la commune qui risquent de tomber dans l’esclavage. Dans ce but, elle a créé deux centres de production – de jeux éducatifs et de charbon écologique – qui à eux deux aident directement ou indirectement environ 100 personnes.

Destinés à des enfants de 2 à 10 ans, les jeux de la CODIGMA sont fabriqués à partir de bois provenant de déchets des scieries de la région. La peinture utilisée est non toxique et ne présente donc pas de danger pour les enfants. Selon le coordinateur de la CODIGMA, Rogelio da Silva, environ 40% des travailleurs qui fabriquent les jouets ont été libérés de situations proches de l’esclavage pendant des contrôles réalisés par l’Inspection du travail.

La protection de la nature constitue aussi l’une des priorités de la coopérative. Le charbon produit par le centre de production est fabriqué à partir de résidus de carbone végétal rejetés par l’industrie sidérurgique locale, mélangés à de l’argile et de la fécule de manioc. Le résultat de ce mélange naturel est un charbon « écologique » qui permet de diminuer sensiblement les niveaux de pollution atmosphérique.

Actuellement, chaque travailleur de la CODIGMA reçoit une bourse de 150 reales, grâce à des fonds envoyés par le CDVDH. Mais comme l’objectif de la coopérative est de fournir une alternative, non seulement en garantissant un revenu mais aussi en favorisant l’insertion sociale, tous ceux qui y travaillent reçoivent une formation pour travailler le bois et suivent des cours d’alphabétisation, de gestion coopérative et d’éducation civique.

Cette année au moins deux nouveaux centres de production vont se consolider, fabriquant du papier recyclé et des produits de nettoyage. Le but de la coopérative est de se convertir en une organisation autosuffisante, capable de devenir une source durable de revenus pour les participants.


 Dial – Diffusion d’information sur l’Amérique latine – D 2973.
 Traduction d’Angela Berrocq pour Dial.
 Source (portugais & espagnol) : Adital, 26 juillet 2007.

En cas de reproduction, mentionner au moins l’auteur, la traductrice, la source française (Dial - http://enligne.dial-infos.org) et l’adresse internet de l’article.

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