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DIAL 2581 B

AMÉRIQUE LATINE - Charles ANTOINE, témoin

dimanche 1er septembre 2002, mis en ligne par Dial

Celui qui fut le fondateur et le directeur de Dial de 1971 à 1995 nous a quitté le samedi 3 août, suite à une hémorragie cérébrale. Ce départ subit nous laisse dans une peine profonde, ainsi que tous ses nombreux amis de France et d’Amérique latine. Les nombreux témoignages qui nous sont parvenus témoignent du rayonnement de cet homme qui fut, d’une façon si constante, dévoué à la cause de l’Amérique latine et à l’Évangile. Il fut un incomparable informateur sur les pays de ce sous-continent. Son oeuvre aura profondément marqué. Le départ de Charles Antoine est pour nous une pressante invitation à poursuivre sa tâche d’information. Pour lui rendre hommage, nous publions ci-dessous quelques témoignages qui nous sont parvenus directement ou indirectement.


D’Alain Durand, responsable de l’équipe de Dial :

(Texte lu à l’ouverture de la cérémonie des obsèques de Charles Antoine, Cathédrale de Belfort, 8 août 2002)

« C’est un grand serviteur de l’Évangile et un incomparable témoin de l’Amérique latine qui vient de nous quitter. Il aura su conjuguer dans sa vie ces deux dimensions sans jamais les dissocier l’une de l’autre : l’Évangile et l’Amérique latine. Il aura été un témoin du travail effectué par l’Évangile du Christ et un défenseur du droit des opprimés. Il l’aura fait au cours d’une des périodes les plus dures qu’aura vécu le sous-continent latino-américain, celle des dictatures qui allaient jusqu’à se réclamer de la « défense de la civilisation occidentale et chrétienne » pour persécuter les chrétiens fidèles à leur foi à la lumière du concile Vatican II.

Charles Antoine est né en 1929. Prêtre du diocèse de Belfort-Montbéliard, il exerça tout d’abord son ministère en paroisse, pendant neuf ans.

En 1964, il part comme prêtre fidei donum au Brésil (on appelle ainsi ceux qui partent mettre quelques années de leur vie au service d’une autre Église). Il devient alors un membre actif du Comité épiscopal France-Amérique latine (CEFAL), et le restera jusqu’à la fin de sa vie, fournissant de précieuses informations et participant à ses rencontres.

Au Brésil, où Charles restera cinq ans, les généraux venaient de prendre le pouvoir afin, disaient-ils, d’endiguer le communisme. Charles ne savait pas à cette époque - c’est lui qui nous le dit - que l’Amérique latine rentrait brutalement dans l’ère de la Guerre froide. Charles a connu au Brésil une vie qu’il a lui-même qualifiée de « prenante, dense, passionnante, décapante, risquée ». C’est au Brésil qu’il va commencer son œuvre de journaliste en créant un bulletin d’information religieuse.

Le virus de l’information l’avait saisi et ne le quittera plus. Informer, informer à temps et à contre-temps, informer avec rigueur et ténacité, informer malgré les calomnies et contre les mensonges, tel va désormais être l’axe majeur de son activité jusqu’à la fin de sa vie. De retour en France, il poursuivra son travail d’informateur. En 1971, il crée notamment l’agence de presse et le bulletin d’information DIAL, dont le sigle signifie Diffusion de l’information sur l’Amérique latine. Il y travaillera pendant un quart de siècle, avec une incroyable assiduité puisqu’il y assurera la parution hebdomadaire d’un bulletin de plusieurs pages. Il a écrit à ce sujet : « j’ai voulu témoigner. En faisant savoir ce qui se passait. En essayant de comprendre et d’expliquer les événements. » Il publiera ainsi plus de deux mille dossiers dans DIAL, qui sont considérés comme une mine incontournable d’informations par tous ceux qui veulent connaître cette période de l’histoire de l’Amérique latine et de l’Église en Amérique latine. Il mènera ce travail avec l’appui d’un réseau d’informateurs auxquels il nous faut également penser aujourd’hui, parmi lesquels des laïcs mais aussi beaucoup de prêtres ou religieuses présents en Amérique latine, soit originaires de ces pays, soit présents au titre de fidei donum,
et qui étaient sur place au premier rang de la défense de la dignité de la personne, de la libération des pauvres et de la construction d’une Église fidèle à sa mission de service.

Au cours de ces 25 années, Charles avait accumulé une masse impressionnante d’archives qu’il rêvait de pouvoir exploiter un jour pour rédiger quelques ouvrages qui lui tenaient à cœur. Alors qu’il assurait la direction de DIAL, il avait déjà mené de front la publication de plusieurs livres, notamment sur le Brésil et certains problèmes de l’Église en Amérique latine. Au milieu des années 90, Charles décida de se retirer de DIAL. Il était conscient que l’Amérique latine entrait peu à peu dans une nouvelle époque par rapport à celle qu’il avait si bien connue, il constatait aussi qu’une fois passée la période des dictatures on lui envoyait moins spontanément des informations, mais il était surtout conscient qu’il lui restait un immense travail à faire pour continuer de témoigner de cette période où l’Église connut tant de martyrs pour la liberté, la justice et la foi. Il ne voulait pas que ce passé remarquable pour l’histoire de la foi tombât dans l’oubli. II constatait que, déjà, beaucoup l’avaient oublié ou ne l’avaient pas connu. Il rejoint alors définitivement son diocèse, mais ce sera avant tout pour y travailler à ses futurs ouvrages. Il acceptera, avec beaucoup de joie et de zèle, l’aumônerie diocésaine du Secours catholique, mais il finira par y renoncer malgré tout le prix qu’il y attachait, afin de répondre plus amplement à l’appel prioritaire qu’il ressentait de témoigner en faveur de l’Amérique latine et de son Église. Il publiera en 1998 un maître livre intitulé Guerre froide et Église catholique, l’Amérique latine, sans doute son livre le plus ample, qui sera suivi deux ans plus tard par un ouvrage sur Mgr Romero et les jésuites massacrés par des militaires en El Salvador.

Enfin, dans un mois va sortir un autre ouvrage, le dernier, intitulé La bête et la tourterelle. Martyrs du XX° siècle. Charles a voulu regrouper dans cet ouvrage les témoignages d’hommes et de femmes indigènes du Guatemala et d’El Salvador, victimes d’une horrible répression, et témoins admirables de la foi au Christ. C’était le temps où les paysans guatémaltèques devaient enterrer leur Bible pour que les militaires ne la déchirent et ne la brûlent pas. Je sais que la rédaction de cet ouvrage a été une épreuve pour lui, tant les récits qu’il contient sont cruels, mais en même temps il voulait absolument que ne soient pas à tout jamais perdus le cri de ces victimes et la foi de ces martyrs. Il avait encore bien d’autres projets, qui ne verront pas le jour, dont un ouvrage sur l’Église d’Argentine, une Église dont la hiérarchie s’est massivement compromise avec la dictature : Charles voulait à tout prix comprendre et faire comprendre comment de telles choses étaient possibles, afin qu’elles ne se renouvellent plus.

Charles laisse un grand vide. Son départ a bouleversé ceux qui l’ont connu, en France comme en Amérique latine. Sa vie nous assigne à tous la tâche de lutter pour la vérité, contre l’oubli et le mensonge. Elle est de défendre les droits fondamentaux de tous les hommes et de servir en premier lieu la cause des victimes et des pauvres. Il n’y a pas de fidélité au Christ en dehors de ce service des hommes.

Pour clore cette brève esquisse de la vie de Charles, je ferai appel à lui. Au retour d’un voyage au Guatemala en 1996, après avoir rencontré des familles paysannes qui avaient erré sans fin sous la menace des militaires et qui édifiaient de nouveaux villages une fois la paix revenue, il écrivait : « Durant tous ces jours - j’ose dire de pèlerinage - je ne pouvais m’empêcher de penser au peuple biblique des pauvres, l’immense cohorte humaine des préférés de Dieu. Cette communauté de cent cinquante familles paysannes, parmi des milliers d’autres, c’était à mes yeux un véritable peuple biblique. Un peuple qui vient, comme au temps de Moïse, de sortir de l’esclavage d’Égypte c’est-à-dire de l’oppression et de l’extermination. Un peuple en marche vers sa terre promise, les promesses d’une vie qui renaît enfin. »

Nous sommes sûrs que Charles a désormais rejoint définitivement cette terre promise et qu’il y retrouve tous les martyrs de la justice et de la foi qu’il a célébrés parmi nous. »

***

De José de Broucker, président de Dial de 1971 à 1995 :

Charles Antoine, tel qu’en lui-même…

« 1969-1971 : il faut revenir à ces années pour faire mémoire du Charles Antoine que nous avons connu, tel que depuis lors il a œuvré, tel qu’aujourd’hui il demeure pour l’éternité.

1969 : prêtre du diocèse de Belfort, Charles Antoine rentre en France au terme de cinq années de ministère dans le diocèse de São Paulo. Un ministère marqué par deux réalités qui inspireront, commanderont même, en 1971, la création de DIAL.

La première réalité est la dictature militaire. Il l’avait vue monter en puissance, jusqu’à l’Acte institutionnel n°5 de décembre 1968. Il percevait la perversion de ses justifications, au nom de la civilisation occidentale et chrétienne. Il pressentait ses ressorts stratégiques dans le cadre de la guerre froide. Il souffrait avec les innombrables victimes de ses répressions arbitraires, de l’asphyxie des libertés, des énergies, des espérances.

Sa manière d’aider à la résistance dans l’épreuve avait été de réaliser et diffuser un petit bulletin dont les nouvelles permettaient de respirer un autre air que celui que filtrait la censure. Sous le titre de Noticias da Igreja universal, ces quelques pages ronéotées se présentaient comme l’édition brésilienne de la revue française Informations catholiques internationales (ICI), qui avait déjà une édition – qui, elle, était une traduction – en espagnol, faite à Mexico. Et par les correspondances qu’il entretenait avec les ICI, la voix des sans-voix du Brésil pouvait connaître une certaine audience.

La deuxième réalité était la vitalité profondément renouvelée du catholicisme brésilien et, plus généralement, latino-américain. Au Brésil sous l’impulsion de la première génération de la CNBB (Conférence nationale des évêques), fortement marquée par l’empreinte de Dom Hélder Camâra. En Amérique latine avec l’impact de la première conférence des évêques du continent, à Medellín en 1968. Cette jeunesse ressourcée d’une Église jusqu’alors considérée comme un sous-produit colonial du christianisme européen, Charles Antoine voyait bien qu’elle avait beaucoup à dire aux autres et plus vieilles Églises, notamment, mais pas seulement, pour l’appropriation du concile Vatican II.

De retour en France, Charles Antoine garde la double et profonde conscience à la fois de l’oppression qui prend des dimensions continentales et d’un dynamisme évangélique dont tant de pasteurs et agents pastoraux, de théologiens et de biblistes, de croyants anonymes et de martyrs portent témoignage.

Dans ses bagages, il porte le souci de continuer à servir l’Amérique latine dans ses nouvelles réalités. Par l’information : en donnant à connaître et comprendre ses épreuves dramatiques, à découvrir et partager ses espérances fécondes.

1969-1971 : il faudra deux ans pour définir et mettre en œuvre les voies et moyens de cette information. De cette gestation, je garde le souvenir de dialogues animés entre le journaliste pensant agence de nouvelles ou d’articles « tous publics » et l’historien pensant documents bruts et réseaux de « communicateurs », voire entre l’homme de presse parisien et l’artisan franc-comtois…

C’est ce dernier qui, naturellement, s’est imposé, par son savoir-faire, qui était grand, nécessaire et suf-fisant. Plus de deux mille numéros de DIAL, des hors-série et quelque douze livres, sans compter les articles - éventuellement signés Yves Materne - dans Le Monde diplomatique, Témoignage chrétien, La Croix ou ailleurs l’ont prouvé.
Merci, Charles. »

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De Gabriel Marc, ancien président du CCFD :

« Il y fort longtemps que je fréquente Charles, d’abord par DIAL et ses autres écrits, puis en chair et en os depuis au moins vingt ans. Sa connaissance de l’Amérique latine m’a été précieuse dans les années 1984/1988, lorsque je présidais le CCFD. Cet organisme de solidarité de l’Eglise de France était alors l’objet de campagnes harcelantes de déni
grement de la part du Figaro de l’époque et de son magazine. Une telle démesure s’avérait une énigme. C’est Charles qui m’en a expliqué les enjeux dans le contexte des Amériques et de l’action des Églises dans celle du Sud. En soutenant les efforts de développement des pauvres, nous étions acteurs involontaires dans le vaste tourbillon planétaire des rapports de force entre les deux blocs idéologiques de la guerre froide et taxés de marxisme dès lors que nous approuvions "les théologies de la libération" comme expression des pauvres. De son côté Charles était indigné par les manipulations dont a été victime le jeune jésuite guatémaltèque Luis Pellecer et leur usage par le Figaro. Charles avait beaucoup fréquenté l’Amérique latine et savait en parler avec cette précision méticuleuse que l’on a retrouvée par la suite dans son ouvrage majeur "Guerre froide et Eglise catholique, l’Amérique latine". Plus que cet être de science et de raison, Charles s’est avéré pour moi un être de passion : passion de la vérité, passion de l’Évangile, passion surtout des pauvres et de leurs initiatives de sortie de la misère, pour un destin plus humain. »

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De Jacques Lancelot, ancien secrétaire national du CEFAL :

Charles Antoine, journaliste, historien et témoin de Jésus-Christ
« Je me souviens lui avoir dit : « Charles, tu es devenu historien ! » Il avait un peu réagi n’osant pas recevoir ce titre. Et pourtant, il l’est bien devenu ! Aujourd’hui, Charles Antoine reste un maître à penser pour ceux qui veulent bien connaître « le temps des dictatures » en Amérique latine. Ses livres sont des références.

Grâce à ses correspondants sur le continent latino-américain et sa rigueur, pendant plus de 30 ans, il a sélectionné et classé des documents de première main. Il écrivait avec un tel souci de la vérité qu’il était devenu redoutable pour ses adversaires. Il n’avançait rien sans l’avoir vérifié. Certains l’ont appris à leurs dépens !

Quand j’étais secrétaire du CEFAL (Comité épiscopal France Amérique latine), combien de fois lui ai-je téléphoné pour demander un renseignement ou vérifier quelques données. Toujours, ses réponses s’appuyaient sur des dates ou des faits.

Au carrefour de l’histoire politique et la vie de l’Église, il a mis au grand jour, avec sérénité et courage, les compromissions et les silences de certains membres de l’Église, mais il a aussi raconté, avec une émotion cachée et admirative, le don de la vie des petites gens, fidèles jusqu’au bout à Jésus-Christ et à leurs frères. A ces moments-là, quand il montait au créneau pour défendre la dignité des pauvres, comme les prophètes de l’Ancien Testament, il trouvait des mots qui touchaient le coeur.

Il a été et reste un courageux défenseur de l’Eglise de Jésus-Christ.

Homme de prière, tous les jours, il se levait de bonne heure. Il a puisé dans la Bible et dans la vie des pauvres d’Amérique latine ce qu’il appelait, non pas « le choix préférentiel pour les pauvres », mais le « choix prioritaire (comme celui du code de la route) pour les pauvres ». Les pauvres passent d’abord, ils ont la priorité ! C’était le choix de Jésus-Christ et c’était le sien.

La dernière fois que je l’ai rencontré (nous avions cette complicité !), je lui ai dit : « Quand tu publieras ton livre de poèmes, n’oublie pas de m’en réserver un exemplaire ! » Il a souri, comme pour me dire : « ce n’est pas encore pour maintenant. » Sa veine poétique était son jardin secret !

J’ai en mémoire la fresque des martyrs d’Amérique latine du CCFD : les catéchistes du Guatemala et les jésuites du Salvador, les paysans sans terre du Brésil, les disparus et les martyrs d’Argentine et du Chili, avec Jésus-Christ, au centre, le premier de tous les Martyrs. Ils lui ont dit "Viens Charles, par ton travail et tes écrits, tu as donné une parole à notre sang versé ! Toi aussi tu as été témoin !

Viens partager la victoire de ceux qui sont sortis de la grande épreuve, viens avec nous partager la joie de ton Maître ! »

Voilà ce qui monte de ma réflexion et de ma prière, aujourd’hui, en pensant à Charles.

Merci à Alain Durand et à son équipe d’avoir continué l’oeuvre de DIAL.
Que vienne le temps, et il est déjà venu, où tous ses livres passeront l’Atlantique. Ils leur appartiennent d’abord. »

***

Du P. Antoine Guérin, secrétaire national du CEFAL :

« Ce jeudi 8, nous étions très nombreux pour la célébration des obsèques de Charles Antoine, présidées par Mgr Claude Schockert, évêque de Belfort, Mgr Bellino Ghirard, président du CEFAL, Alain Durand, directeur de DIAL et plus de 50 prêtres et diacres, ainsi qu’une grande foule, dont des sœurs venant du Brésil.

Tout ce que Charles a vécu, tout ce qu’il était, reste pour nous un fort témoignage de fidélité à Jésus-Christ et à l’Évangile, de recherche permanente de la vérité et d’engagement avec les opprimés et les exclus.

Il considérait son travail d’historien comme un ministère. C’est pour cela qu’il avait demandé à l’évêque de Belfort de le libérer de ses autres fonctions, afin de se consacrer à la recherche historique et de dévoiler la vérité souvent bien cachée dans l’histoire récente des pays, des Églises et des peuples d’Amérique Latine, victimes des dictatures.

Son dernier livre La bête et la tourterelle qui révèle le merveilleux témoignage des chrétiens-martyrs du Guatemala et d’El Salvador est sous presse. Il avait beaucoup de projets que d’autres, peut-être, pourront poursuivre.

Ancien du Brésil, fondateur de DIAL, nous savons tous les liens profonds qui l’unissaient à la grande famille du CEFAL.

Très unis les uns avec les autres dans la prière, en communion avec la famille de Charles, son diocèse de Belfort, les nombreux lecteurs de DIAL, Nicole Vincent sa fidèle collaboratrice et tous les membres du CEFAL. »

***

De Mgr Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbéliard

(Extraits de l’homélie prononcée le jour des obsèques de Charles Antoine)

« Les témoignages multiples de sympathie et de compassion qui nous parviennent expriment avec quel désir ce compagnon de route, journaliste compétent et soucieux de faire éclater la vérité voulait communiquer de ce qu’il expérimentait, de ce qu’il voyait dans la foi…(…)

La confidence de Charles, sa certitude éblouie à lui, celle dont nous gardons la trace, c’était que tout homme, sans exception, fut-il au jugement des hommes, marginal ou inintéressant, tout homme sans exception était de race divine, était enfant de Dieu, était appelé à épanouir en lui la ressemblance avec Dieu.

Pour lui, le mystère de l’Incarnation avait manifestement une portée très concrète, engagée, changeait son regard sur l’homme, sur le peuple des petits et mettait au cœur de la vie une volonté absolue de respect et de promotion de l’autre, tant au plan personnel qu’au plan collectif.

« Bienheureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. »
Tout prêtre est appelé, de par son ministère, pour peu qu’il soit lucide, à se reconnaître vraiment pauvre devant Dieu : nous avons à faire face à tant de situations de détresses où nous mesurons notre impuissance.. Nous avons aussi à témoigner du grand Amour du Bon Pasteur et nous sentons bien toutes nos limites. Et du coup, parfois, on a la tentation de fuir, de s’évader de ce réel humain trop dur et de ce réel divin trop exigeant.

Charles ne s’est pas évadé, n’a pas fui. (…)

La Parole de Dieu, et en particulier l’Ancien Testament, nourrissait sa foi et son espérance. C’est dans l’épaisseur et le tragique de l’histoire humaine d’un peuple que les prophètes, nous ont appris à discerner les traces de la présence de Dieu et à devenir des artisans de justice et de paix. Les psaumes en particulier rythmaient sa vie quotidienne en communion avec tous les chercheurs de Dieu. L’eucharistie était pour lui sa nourriture spirituelle et l’âme de sa vie ! (…) »

***

De Maurice BARTH op, directeur de la revue Volcans

« Durant les dernières années de Charles comme directeur de DIAL, j’avais mon bureau (Solidarité Oscar Romero) à côté du sien. À 8 h 30 il était à son bureau et ne le quittait que pour venir partager le repas de la communauté Saint-Jacques (dominicains) mitoyenne. Il revenait à 14 h et repartait à 18 h. Cette ponctualité n’était que très rarement interrompue pour une démarche ou une réunion importante. Chaque week end il se rendait à Rougement célébrer la messe dominicale chez les soeurs de Saint-Nicolas.

Durant des heures il écrivait de sa large écriture les traductions des textes d’Amérique latine qu’il avait choisi pour le bulletin DIAL. Je crois bien qu’il faisait toutes les traductions lui-même, assisté d’un Petit Robert (pour les synonymes) noirci par l’usage. Il avait un très beau style, comme l’attestent les ouvrages qu’il a publiés. Cette rigueur dans l’organisation de son travail n’était sans doute que le reflet de sa rigueur intellectuelle. Il ne se contentait jamais de l’à-peu-près, vérifiait ses informations, et n’affirmait que ce dont il était sûr... Sa connaissance de l’univers latino-américain, des luttes des pauvres de ce continent pour des changements en profondeur, lui avait fait percevoir l’importance des mouvements contestataires de ce continent pour l’évolution même de la société mondiale, à commencer par l’Église, le plus grand nombre de catholiques aujourd’hui étant en Amérique latine.

Il avait compris aussi qu’une des meilleures formes de solidarité avec leur combat était d’informer le public français trop souvent replié sur son hexagone. C’est pourquoi il était devenu journaliste. Mais un journaliste « engagé », car le seul fait de dévoiler certaines réalités peu connues ou occultées est déjà un combat pour la vérité et la justice. »

***

Du P. Ricardo Rezende, Brésil :

« Je garde un excellent souvenir de Charles Antoine. J’admirais son courage, sa compétence et son amour pour l’Amérique Latine. Que de fois n’a-t-il pas publié les dénonciations que nous lui envoyions du sud du Pará, au Brésil ! C’était en Europe, le porte-voix du cri des agriculteurs expulsés de la terre, des travailleurs mis en esclavage, des personnes menacées de mort. Agents de pastorale, défenseurs des droits de l’homme, nous savions tous qu’en France nous avions un fidèle allié. Dans DIAL, nous voyions imprimées les informations précises et claires sur les souffrances que nous vivions ici. J’ai eu plusieurs rencontres très fructueuses avec lui. C’est lui qui a traduit mon livre Terres violentes du Brésil : Chronique de Rio Maria. Charles Antoine, aujourd’hui, vit sûrement le face à face avec le Seigneur, dans son corps glorieux de ressuscité. »

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De Leonardo Boff, théologien, Brésil :

« Je veux m’unir à vos sentiments et à vos prières pour la Pâques du Père Charles Antoine. Nous avons tous appris de lui et avons senti, dans les moments difficiles de notre pays, sa proximité et son engagement pour les droits de l’homme, en particulier des pauvres. Si mourir, c’est fermer les yeux pour mieux voir, maintenant Charles Antoine voit la réalité comme elle est, la Source de tout être, Dieu, comme il est, plein de bonté et de tendresse. »

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De Dom Tomás Balduino, évêque, président de la Commission pastorale de la terre (Brésil) :

Le P. Charles Antoine, missionnaire de l’Amérique latine

« J’ai toujours vu Charles Antoine comme un missionnaire de l’Amérique latine. Il peut être inscrit, de plein droit, dans la liste de ceux que nous appelons fidei donum, à savoir ces prêtres qui, répondant à l’appel du pape Jean XXXIII, se sont sentis appelés à donner une partie de leur vie à la pastorale de ce continent.

Charles Antoine a exercé cette mission d’une nouvelle manière. Après cinq années passées au Brésil, il n’a plus habité ici. Il est vrai qu’il a visi-té les lieux les plus significatifs et les plus conflictuels de notre région. Cependant, c’est en France qu’il exercera son ministère grâce à Dial, dont il fut une des principales figures tant pour l’intuition, que la fondation et la consolidation.

Ce genre de service missionnaire, de documentation et d’information est devenu une nécessité ecclésiale indispensable depuis l’ouverture de l’Église à ce monde qui lui était pratiquement inconnu. Cette ouverture a été faite par Vatican II et concrétisée dans notre continent à partir de l’Assemblée épiscopale de Medellín qui a ouvert les évêques latino-américains au monde également inconnu des pauvres, des Indiens, des Noirs et des paysans.

Le fait que ce service se fasse pour nous, pour notre continent, à partir de l’Europe, est très sage et opportun. Ceci non seulement à cause des facilités financières et techniques, mais aussi à cause du recul pris par rapport aux analyses, vu la grandeur et la complexité de notre univers latino-américain ainsi que la dispersion de nos pays et notre faible intégration continentale. Mais la plus grande force de cette action de Charles Antoine et de ses compagnons vient de la grande richesse que représente la relation missionnaire, historique, religieuse, culturelle et affective entre l’Europe et l’Amérique Latine.

Le service ecclésial rendu par DIAL répond à une grande inspiration. La preuve en est qu’une heureuse continuité a été assurée avant même le décès de son co-fondateur Charles Antoine. De plus, il participe à ce que nous appelons la « mission de retour », car c’est comme un ferment pour les communautés chrétiennes européennes, comme pour les autres missions qui, après Vatican II, ont exercé leur charisme prophétique, non seulement en Amérique latine, mais aussi dans la vieille Europe. »

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De Maria Berta Arroyo, Argentine :

« J’ai eu le privilège de travailler plusieurs fois avec le P. Charles Antoine, profitant de ses précieuses archives, sur le thème des martyrs de l’Amérique latine, depuis mon exil à Madrid. Il en naquit Le sang des justes, livre dans lequel mon nom n’apparaissait pas mais celui de l’Institut historique de Managua, auquel on a donné les droits d’auteur, pour des raisons de sécurité de ma part et pour contribuer au processus de libération du Nicaragua. En 1991, le P. Charles Antoine m’a appelée à Paris pour travailler au second volume du livre sur les martyrs et les prophètes d’Amérique latine. C’est ainsi qu’est né Prophètes pour un autre nouveau monde. Je considère que ses archives sur l’Amérique latine, claires, faciles à consulter, accessibles aussi souvent que nous en avions besoin, toujours tenues à jour, étaient les plus complètes du monde. Et Charles, comme nous le disions aimablement, fut le Bartolomé de Las Casas d’aujourd’hui. Chercheur infatigable de la vérité et de la justice pour les pauvres, travailleur, courageux, ouvert, toujours disponible chaque fois que nous avions besoin de son information et de sa réflexion, joyeux … il se sera présenté à la maison du Père avec ses feuilles écrites à la main, au stylo encre, récemment traduites dans le train, en avion ou au bureau … pour réclamer une Église attentive à la voix des prophètes et des martyrs… »

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De Carmen Lora, directrice de la revue Páginas, Pérou :

« Sur ces terres latino-américaines, sa sensibilité et sa solidarité militante sont toujours présentes, en même temps que sa capacité à comprendre les causes profondes de la situation de pauvreté et de domination dans nos pays. Son travail, ses efforts et le temps consacré, y compris dans la période actuelle, à tisser des liens et à rendre compte des réalités de l’Amérique latine nous feront toujours éprouver une grande reconnaissance pour le don de sa vie.

En même temps, nous savons que son travail ne s’est pas arrêté là. Ce qu’il a créé continue pour l’essentiel et trouve des chemins nouveaux pour aujourd’hui. »

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Bernard LAURET, Directeur littéraire, Éditions du Cerf :

« Il nous a rendu à tous un immense service, avec compétence et disponibilité, selon un engagement lucide, mesuré mais inébranlable. À chaque moment on pouvait compter sur lui. Son prochain livre au Cerf - La bête et la tourterelle - m’apparaît ainsi comme une page importante de son testament spirituel. Il m’avait confié que c’est la prière des psaumes qui lui avait permis de tenir en Amérique latine dans des situations d’extrême violence et d’injustice criante. Ce livre en témoigne. De tout cela, il reste un “martyr” hors pair, un chrétien évangélique, un frère affectueusement vénéré... »

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João Xerri op, promoteur général de Justice et paix pour les Dominicains.

Lilia Azevedo, Grupo Solidário São Domingos (São Paulo, Brésil) :

« Nous avons perdu un grand ami de l’Amérique Latine et des Caraïbes ; un prophète, quelqu’un qui regardait le peuple latino-américain avec le regard de Dieu.

Conscient de la situation de ce peuple, dans laquelle l’Europe a une grande part de responsabilité, il a décidé de créer des ponts entre les peuples des deux continents ; il exerçait ainsi un ministère essentiellement religieux, puisque religion c’est “re-ligare”, établir des liaisons, forger des liens. Il le faisait au moyen de la diffusion d’informations, faisant connaître la réalité pour susciter la solidarité, l’amour entre les peuples, unique chemin pour la paix. Charles Antoine suivait ainsi les pas de Bartolomé de Las Casas, soucieux d’évangéliser en disant la vérité ... aux Européens, dans le cas présent aux Espagnols, qui avaient envahi le continent.

(…) Nous nous rappelons notre surprise et joie en 1988, en recevant par DIAL le document secret de la XVIIème conférence des armées américaines, réalisée en 1987, qui parlait du combat contre la théologie de la libération... Combien de fois n’avons nous pas eu accès, grâce à DIAL, à des documents produits ici même au Brésil !
(...) Oui ! vraiment nous avons perdu un prophète ! »

***

Ne pouvant publier intégralement tous les témoignages, nous donnons ci-dessous quelques extraits de certains d’entre eux envoyés soit au CEFAL soit à l’évêque de Belfort, soit d’autres encore reçus à DIAL.

TÉMOIGNAGES REÇUS PAR L’ÉVÊQUE DE BELFORT :

L’Acat-France garde à Charles Antoine « une profonde gratitude pour avoir contribué de manière si efficace à la connaissance, dans notre pays, des réalités d’Amérique latine ». Sylvie Bukhari de Pontual, présidente de l’Acat-France

« Sans lui, nous aurions ignoré beaucoup de choses de la réalité et quantité de témoignages et de documents de la théologie de la libération. J’estimais beaucoup son objectivité et sa passion, sa pondération et son intransigeance. A sa façon, il s’inscrivait bien dans la ligne prophétique… » Jean-Marie Ploux (ex-vicaire général de la Mission de France.

« Son travail à DIAL, durant les années les plus sombres de l’histoire récente d’Amérique latine, a été fondamental pour faire connaître ce que les grands médias occultaient : violations des droits humains, "disparitions", tortures. Sa disparition est une grande et douloureuse perte pour tous les défenseurs des libertés et d’une certaine conception des médias. » Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique

« Très connaisseur de l’histoire récente de l’Amérique latine, il avait une parole libre, argumentée, de plus en plus affinée et équilibrée. C’était un passionné. (…) Bien sûr le travail qu’il a fait à DIAL est assez unique en la matière. » Georges PONTIER, évêque de La Rochelle et Saintes, ancien président du CEFAL

« Charles Antoine fut présent lors des grands moments vécus par la Maison de la négritude. Nous entretiendrons son souvenir au cœur de cette maison pour le rayonnement de laquelle sa présence et ses actions furent très bénéfiques. » Maison de la négritude et des droits de l’homme .
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« Charles Antoine a montré son engagement total au service des plus pauvres comme aumonier diocésain du Secours catholique de Belfort . Il a su mobiliser sans relâche les esprits et les coeurs par le dynamisme de son action et son espérance, notamment en Amérique latine. » (P. Jean-marie Hubert, aumônier national, Joel Thoraval, president national, Pierre Levene, secrétaire général) »

« (…) Ce témoin de l’Évangile au coeur des événements et situations où il fallait discerner et prendre position pour la justice à l’égard des pauvres en Amérique latine. » Abbé Pierre Toulat, ancien secrétaire de Justice et paix.

TÉMOIGNAGES REÇUS AU CEFAL (Comité épiscopal France-Amérique latine) :

« Sans le connaître personnellement je sais tout ce qu’il a apporté au renouvellement de notre regard sur l’Amérique Latine. » J. NOYER, évêque d’Amiens

« (…) C’est probablement l’homme qui a éveillé mon attrait pour le Brésil à partir de la lecture du livre Les catholiques brésiliens sous le régime militaire (Cerf, 1987). Je dois avouer que de temps en temps je me replonge dedans pour mieux comprendre l’aujourd’hui à la lumière de l’histoire du passé. André Hombrados, Brésil

« J’ai toujours admiré sa capacité de joindre le sérieux du travail historique et journalistique (expression de son profond respect pour les petits et les pauvres), avec la conviction de la cause qu’il défendait et la qualité littéraire. Il avait une excellente plume, pleine de précision et de poésie à la fois. » Bernard LESTIENNE sj, Brésil

« Homme de Dieu, attaché à l’Eglise, serviteur des plus pauvres » Philippe KLOECNER

« J’ai pour lui une profonde admiration et aussi beaucoup de reconnaissance pour tout ce qu’il a fait au service de la vérité et de l’Amérique Latine. » Robert de Valicourt omi, Brésil

« C’est un grand bonhomme qui disparaît, un prophète qui donnait voix à d’autres prophètes de là-bas ! » Bruno CAZIN

« Pour l’avoir éprouvé de très prés à l’occasion de la mort du fr. Tito (cf. le livre Alors les pierres crieront, que nous avions préparé ensemble) et par la suite, à DIAL notamment, je veux témoigner auprès de notre grande famille, combien Charles s’est donné corps et âme à son ministère de vérité et de justice pour l’Amérique latine. » fr. Xavier Plassat op, Brésil

« II fait partie des gens irremplaçables, même si quelqu’un reprend son travail. » Michel Bohler, Pérou

« Nous avons toujours apprécié le travail de Charles ANTOINE. » pour la Délégation catholique à la coopération (DCC), Denis Thion

« Charles Antoine était un homme de référence pour moi, et j’ai bien apprécié les quelques rencontres que nous avons eues avec lui avec les "anciens" d’Amérique latine. » Hubert Boulangé, Pérou

Sa figure restera dans nos mémoires comme celle d’un lutteur pour la justice et l’espérance. » Pierre le Beller spsj, Haïti

« ce militant fervent, méticuleux et témoin de la lutte quotidienne de femmes et d’hommes au service d’une humanité grandissante. » Françoise Materne, CEFODE-Coopération et Formation au Développement

« Il a su donner voix et force à ceux qui en étaient privés. Il a défendu contre vents et marées la théologie de la libération et si ses positions ont parfois heurté certains, c’est qu’il savait de quoi il parlait et de la réalité qui se cachait derrière ses interventions. Il nous a appris l’honnêteté intellectuelle dans le travail d’investigation qu’il faisait et surtout la fidélité jusqu’au bout et dans le moindre détail. Nous perdons un défenseur des pauvres et des petits. » Chico Glory, Brésil

« un ami des peuples et des Églises latino » André Siohan, Haïti

« un traceur de chemin, un communicateur du vécu d’Amérique Latine souvent méconnu. Avant mon départ pour l’Amérique Latine, il y a plus de 20 ans, DIAL m’a aidé à découvrir la réalité de cet immense continent. » Anne Minguet, PÉROU

« Avant de partir au Pérou, j’ai lu les numéros de DIAL et ceci a confirmé mon désir de servir l’Église ‘ailleurs’ ». Jean POURRIAS

ENCORE Quelques témoignages reçus à DIAL :

« Des êtres exceptionnels comme Charles Antoine (...) nous incitent et nous appellent à continuer sans trêve et sans arrêt leur lutte exemplaire, leur don merveilleux aux causes les plus élevées de la construction du Royaume.

Sa place doit être tenue par d’autres amis qui, comme Charles Antoine, croient aux droits humains, luttent passionnément pour la justice dans ce monde globalisé et s’engagent à travers DIAL à toujours donner sa valeur à la cause de tous les exclus de la terre, entre autres celle des peuples indigènes d’Équateur et du monde entier pour lesquels Charles Antoine nous a soutenus. » Fundacion Pueblo Indio Del Ecuador

« C’est une grande perte pour l’Amérique latine et pour l’Église de là-bas et d’ici. Il nous avait beaucoup aidés à connaître et à aimer cette région du monde et ses peuples, “ses” Églises... » Monique Mersh

« Ses témoignages dans la simplicité et la vérité nous ont marqués. » Antoine et Josée CUSIN, Lyon

« Merci pour ce qu’il nous a donné. Merci pour son cri de justice, pour les martyrs du Salvador et du Guatemala...Heureux ceux qui ont faim et soif de justice. » Paulette Bellanger, Houlgate

« J’avais pour lui très grandes amitié et estime. » Robert DUMONT, Paris

« Charles Antoine, infatigable défenseur des droits des peuples de l’Amérique latine. » Benigno MERINO, président d’Équatine

« Une perte durement ressentie par nous tous. » Ana BIDEGAIN, Colombie

« Consterné par le décès de Charles Antoine. » Jacques CHONCHOL, Chili

« Je tiens à vous faire part de ma tristesse de voir partir si tôt un homme qui était en pleine puissance et passion de production d’ouvrages essentiels pour la mémoire de l’Église d’Amérique latine et de ses martyrs.... Puisse-t-il y avoir d’autres “journalistes” au sein de l’Église pour continuer son oeuvre. DIAL est bien placé pour le faire. Bon courage ! » Stéphane LATARGET, Secours catholique

« Récemment arrivé en France, j’avais eu l’occasion de le rencontrer dans les anciens bureaux de DIAL et je n’ai pas oublié ses paroles d’encouragment, qui reflétaient l’attachement profond qu’il éprouvait pour les luttes des peuples d’Amérique latine. » Daniel PARADA, Agir ensemble pour les droits de l’homme.

« Son travail et sa peine n’auront pas été vains. Il laisse l’exemple d’un clair engagement pour les pauvres de mon continent. » Pablo ROMO op, Mexique

« Son image restera pour toujours liée à ce continent que nous aimons. » Maurice LEMOINE, Rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique

« Charles était un homme de justice et de paix, un homme de l’Évangile. J’ai beaucoup apprécié sa collaboration à l’équipe animatrice de JONAS. Sa parole chaleureuse donnait encore plus de poids à la cause qu’il défendait. » Henri DENIS, théologien, Lyon

« Nous garderons toujours, comme une source de courage et d’espoir, la mémoire du travail persistant qu’il a accompli pendant tant d’années, diffusant et appuyant efficacement, à l’extérieur de notre pays, les initiatives et les efforts de l’Église brésilienne pour la reconquête de nos libertés politiques et pour la construction d’une societé juste et fraternelle au Brésil. » Stella et Chico Whitaker, Virgilio Leite UCHÔA, avec les amis du Père Carles Antoine à la Commmission brésilienne Justice et Paix."


 Dial – Diffusion d’information sur l’Amérique latine – D 2581 B.
 Traduction Dial.

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